360                       Les Spectacles de la Foire.
fent, à compter de l'ouverture de Pâques prochain, à l'Académie royale de mufique la fomme de 50,000 livres par chaque année pour prix de la location dudit privilège foit pendant le tems qui refte à courir du bail actuellement fub-fifttant, foit pendant le cours des vingt années de prorogation à eux accordées par le préfent arrêt. Laquelle fomme de 50,000 livres fera payée à ladite Académie royale de mufique entre les mains de fon caiffier par douzièmes, de mois en mois, et en outre à la charge par lefdits fieurs Gaillard et Dor-feuille de fe conformer aux ordonnances et règlemens préfens et à venir concernant la police des fpectacles. Ordonne Sa Majefté que fur le préfent arrêt toutes lettres néceffaires feront expédiées. Le 19 mars 1789.
Signé : Barentin.
(Reg. du Conseil d'État, E, -6S3-)
Voy. Lemercier. Malter (François-Duval)
G ALBAN (Joseph), sauteur et voltigeur du jeu de Gaudon à la foire Saint-Ovide de 1767.
L'an 1767, le vendredi 16 octobre, neuf heures du matin, eft comparue en l'hôtel et par-devant nous Nicolas Maillot, etc., Marie-Jofèphe Sabin, femme de Jofeph Galban, fauteur et voltigeur, demeurant à la barrière dju Temple chez le fieur Roger, marchand de vin à la Tour d'Argent : Laquelle nous a rendu plainte contre Je nommé Gaudon, entrepreneur de fpectacles futaie boulevard, chez qui ledit Galban, fon mari, étoit : et dit que fon mari s'étant bleffé en faifant un faut dans fon fpectacle à la foire St-Ovide parce que la planche, qui étoit déjà caffée, a foncé fous lui et a paffé à travers, le 19 fep-tembre dernier, ce qui a fait qu'il n'a pu travailler Ies deux jours fuivans. Qu'elle comparante fut le 23 du môme mois chez le fieur Gaudon pour le prier de payer fon mari et les deux jours qu'il n'avoit pu travailler attendu fés bleffures et le mal qu'il avoit aux reins de fa chute. Qu'elle rencontra ledit Gaudon fur les boulevards comme il fortoit de chez lui, et ledit Gaudon lui fit réponfe qu'elle n'avoit qu'à aller voir le fleur Richet, fon affocié; que pour lui il ne fe mêloit pas de cela. Sur quoi la plaignante lui dit qu'ils étoient donc tous deux des mangeurs de biens puisqu'ils la renvoyoient de l'un à l'autre. Sur quoi ledit Gaudon l'a traitée de g...., de p.... et d'ivrogneffe. La plaignante fe voyant ainfi traitée, lui jeta une motte de terre qu'elle trouva fous fa main mais qui. ne l'attrapa pas ; mais ledit Gaudon continua de l'in­vectiver et lui caffa fur le dos une canne qu'il avoit à la main, ce qui lui fit de très-fortes contufions de forte qu'elle fut obligée de fe mettre au lit ne pouvant plus remuer et ce qui lui occafionna une maladie dans laquelle elle fut faignée deux fois. Qu'elle n'eft pas venue nous rendre plainte parce que ledit Gaudon l'en a priée en lui difant qu'il paieroit et auffi les frais du chi­rurgien. Qu'elle s'eft trouvée aujourd'hui obligée de nous la rendre attendu